DE LA NÉCESSITÉ DE RÉFORMER LE FOOTBALL AVEC LES FOOTBALLEURS
Au moment où, les championnats nationaux de première et deuxième division sont à l’arrêt, suite à une décision gouvernementale en lien avec la crise sanitaire qui frappe le monde, la communauté footballistique a vu cette pause, comme l’instant adéquat pour réfléchir sur l’avenir de cette discipline qui fait vivre au niveau élite environ un millier de personnes. Une déclaration conjointe des footballeurs (ANFPG), des clubs (ACPF) et de la Ligue Nationale de Football Professionnel (LINAFP) avait pourtant été portée sous forme de mémorandum à la Fédération Gabonaise de Football (FEGAFOOT) depuis Mars 2021 mais classée sans suite à ce jour. Les déclarations du patron du Sport gabonais , Franck Nguema, au lendemain de la qualification de la sélection nationale pour la CAN 2022 au Cameroun, en faveur de la mise en place d’une “Task Force” pour réfléchir sur l’avenir du Sport roi dans notre pays, avait suscité de l’espoir pour ces acteurs qui aujourd'hui découvrent que cette “force opérationnelle” se fera sans eux.
Footballeurs, entraîneurs, arbitres, staff médicaux et techniques, administratifs au travers de leurs instances représentative, étaient d’accord pour s’entendre et dire d’une même voix que les choses devraient évoluer et surtout s’adapter au contexte et aux exigences du football de haut niveau de notre époque. Un travail de fourmi, véritable résumé des problèmes du football local avec en toile de fond, les problèmes des principaux acteurs que sont les footballeurs a été remis à la suite d’une séance de travail avec le Cabinet du ministre en Janvier 2021. Tout ou presque a été relevé, du constat des facteurs qui expliquent l’état de vulnérabilité du métier de footballeur au Gabon, au constat de la situation de précarité des footballeurs (en activité et anciens confondus).
En effet, depuis la création de l’ANFPG en 2014, cette dernière a enregistré un nombre accru de plaintes provenant de ses adhérents liés à leur statut professionnel et leur situation sociale (absence de contrat pour certains, non-respect des contrats pour d’autres, impayés de salaires, ruptures unilatérales des contrats, absence de couverture, de contrôle et de suivi médical, absence de mécanismes de formation et de reconversion, etc.) Face à tous ces maux, elle a saisi à plusieurs reprises les instances sportives habilitées telle que la FEGAFOOT pour trouver des solutions, mais malheureusement les dossiers demeurent sans réponses aux mépris des textes en vigueur.
Pourtant, il y’a de cela quelques temps, en Mars 2019, le Ministère des Sports, la Fédération Gabonaise de Football et l’ANFPG avait déjà mener une réflexion sur la mise en place d’une Charte des Footballeurs en Équipe nationale, afin de réglementer et d’organiser les contours des sélections nationales masculines et féminines de toutes les catégories. Cette collaboration tripartite a pu se réaliser grâce à la saisine de certains cadres de l’équipe A et de son capitaine (Vice-Président de l’ANFPG), afin de demander un regard plus averti aux organes techniques de l’ANFPG. Un travail abouti, qui reflète la volonté des joueurs mais auquel nous n’avons toujours pas vu l’issue. C’est-à-dire, la signature officielle qui fera entrer en vigueur les principaux points mentionnés dans ce travail.
L’organisation des “Assises du championnat national du football” d'élite, prévue du 10 au 22 Mai prochain, sans inviter les acteurs principaux qui sont les footballeurs vient démontrer clairement le manque de considération de nos institutions gouvernantes vis à vis de ces derniers et du mépris total quant aux conditions de vie et de travail auxquels sont condamnés les footballeurs du Gabon depuis plusieurs années.
C’est pourquoi l’ensemble des footballeurs du national foot 1 et 2 soucieux et conscient de leur avenir professionnel et social, exigent le respect des conditions basiques et préalables avant la prochaine reprise du championnat, afin d'exercer en toute quiétude leur métier conformément au règlement du statut et du transfert du joueur FIFA. C’est dans ce sens, que l’ANFPG continue ses démarches politiques, administratives et juridiques pour que la voix des footballeurs du Gabon puissent un jour être entendue et mise en application.