DECLARATION DES PARTIES PRENANTES SUR LE NATIONAL FOOT UN AN APRES SON ARRET
Chers amis sportifs ;
Amoureux du National Foot et du football ;
C’est en nos qualités d’acteurs majeurs, que nous prenons la parole ce jour pour nous prononcer sur la situation du football d’élite au Gabon, en occurrence le National Foot 1 et 2 dont nous sommes les parties prenantes. Et de façon plus large, c’est une opportunité pour nous de donner notre avis sur la photographie d’ensemble de notre football.
Il faut se souvenir et prendre acte de ce que cela fait un an jour pour jour que le football d’élite a été suspendu puis arrêté à cause de la pandémie du Covid-19 qui, frappant tous les secteurs de la vie socio-économique et culturelle, tous pays confondus, n’a pas épargné le segment du football, sport collectif par excellence, et dont les CONTACTS PHYSIQUES, une composante principale des solutions anti-covid, constituent paradoxalement l’ADN. Au moment où la pandémie du Covid-19 se poursuit avec une deuxième vague et des variants du virus, il convient de relever, qu’en Afrique et ailleurs, après la suspension des compétitions d’élite et l’application des différents formats de confinement, des stratégies de riposte sanitaire spécifiques ont été développées. Celles-ci ont permis dans bien des cas, la reprise des compétitions jusqu’à leur terme, le sauvetage de la saison et l’enchainement avec la nouvelle saison sportive 2020-2021. Il apparaît donc pertinent d’explorer et de questionner l’approche retenue au Gabon et les résultats obtenus jusqu’à maintenant surtout que les amoureux du football toutes catégories confondues, attendent d’être édifiés sur l’avenir immédiat et lointain des championnats d’élite.
Démarrés seulement le 25 janvier 2020, les compétitions d’élite du Gabon ont très tôt dû faire face à la réalité imposée par la propagation de la pandémie du Covid-19 dans le monde. En effet, c’est exactement le 14 mars 2020 que la Ligue Nationale de Football Professionnel, faisant suite à une série de mesures prises par le Gouvernement de la République dans le cadre de la lutte contre la pandémie de la Covid 19, a décidé de suspendre le National Foot 1 et 2.
Cette suspension, nous l’avons pensée temporaire à cette époque, estimant qu’un contexte favorable modifierait la donne pour permettre d’aller au terme. En conséquence, cela a emmené l’ensemble des parties prenantes à maintenir leurs différents acteurs en éveil estimant que le championnat national allait reprendre ses droits afin de s’achever au mois de juin comme cela avait été prévu.
Malheureusement, il est à constater que la situation sanitaire globale ne s’est pas améliorée. L’accent unique est resté le déploiement d’une stratégie de riposte pour protéger les acteurs du football sans leurs activités de subsistance.
C’est le lieu ici de mentionner que RIEN n’a été envisagé pour mettre en place un protocole sanitaire pour les activités sportives à potentiel socioéconomique comme l’est le football : la compétition n’a pas pu se poursuivre. C’est dans ce contexte que le 9 juillet 2020, le comité exécutif de la FEGAFOOT a réuni autour de lui, la LINAFP et l’ACPF en présence de la presse sportive, pour lui annoncer l’arrêt définitif du National Foot. Depuis ce jour plus aucune communication, plus aucune séance de travail avec les parties prenantes.
Nous avons été au même titre que tous les amoureux du ballon rond, informés par voie des réseaux sociaux que trois préalables conditionnaient la reprise des championnats de première et deuxième divisions :
- La justification de la première tranche de la subvention allouée à la LINAFP et aux clubs de première et deuxième divisions ;
- L’organisation de la réforme du National Foot prévue pour le mois de janvier 2021 ;
- L’élaboration d’un protocole sanitaire qui nous permettrait de jouer les matches de football tout en respectant les mesures barrières.
Sur ces déterminants de l’organisation des championnats pour la saison 2020-2021, nous constatons tous que de ces trois préalables, deux n’incombent pas aux parties prenantes: ils sont du ressort de notre tutelle.
S’agissant des justifications de la subvention allouée par les pouvoirs publics, nous confirmons que depuis très longtemps, la question n’est plus d’actualité.
Au regard de la situation actuelle et des éléments exposés ci-dessus, un an après l’arrêt du National Foot, les acteurs du Football s’interrogent toujours sur le sort réservé à la saison sportive 2020–2021. Le mutisme dans lequel s’est retranché la tutelle inquiète davantage et sérieusement ceux qui vivent de cette activité ainsi que tous ceux qui sont passionnés de ce sport facteur d’unité.
Que devons-nous comprendre dorénavant en mode décodage ?
Pour le cas du Gabon, la pratique du sport collectif interdite par Arrêté signé depuis le mois de novembre 2020 ne sera abrogée qu’après la disparition totale de la pandémie de la Covid 19 ?
Comment comprendre qu’ailleurs et plus proche de nous, des protocoles sanitaires qui ont permis la reprise des activités du football ont été élaborés sans attendre des années ?
Nous venons tous de suivre le CHAN au Cameroun en janvier 2021 avec des spectateurs dans les tribunes, nous remarquons que les championnats 2020-2021 des autres pays africains, se déroulent sous nos yeux. Force est de constater que nous demeurons dans notre culture de l’attentisme, de la fabrication des goulots d’étranglement et des intrigues.
Nous pensons qu’ il faut en urgence, une mise en cohérence des énergies et des intelligences pour répondre à un défi national et international ; celui de panser globalement la planète foot à l’échelle nationale.
Revenons dans cet esprit sur la séquence de BOUENGUIDI SPORTS et son épopée récente sur les deux coupes africaines : montée en élite majeure lors de la saison 2019-2020, cette équipe, sans compétitions locales, a affronté et éliminé au tour préliminaire une équipe zambienne qui disputait un championnat opérationnel ; ensuite, elle a fait face à une grosse écurie de la RDC avec une élimination honorable. Au tour de cadrage, face à un club du Burkina Faso ; là aussi, le représentant gabonais n’a pas été ridicule sur les deux matchs malgré l’élimination.
Nous pouvons à juste titre conclure que le National Foot certes perfectibles encore sur de nombreux points aurait été une plus-value pour notre représentant. La mobilisation des ressources techniques et financières dédiées de manière régulière et stable, couplée avec une maîtrise de l’agenda des compétitions sont susceptibles de produire des représentants davantage compétitifs et de se départir avec la vision déficiente et abrancadantesque promouvant l’utopie durablement inopérante d’une équipe nationale sans championnat national.
Même si les parties prenantes n’ont pas encore été contactés au sujet d’une réflexion profonde sur le National Foot ; toutefois, c’est notre avis, l’urgence et l’objet de cette initiative sont moins une réforme sur le National Foot plutôt sur l’écosystème du football dans son ensemble. Et dans cet esprit, c’est avec un intérêt avéré que les acteurs majeurs prendrons part à cette rencontre pour présenter et défendre leurs idées au service d’un Gabon du football durable et performant, débarrassé des approximations opportunistes dont il souffre et réconforté par les avis et les expertises de la chaine solidaire des parties prenantes qui de bas en haut veulent produire un autre système.
A l’endroit de la FEGAFOOT, institution garante par excellence de la promotion et du développement du football au Gabon, qui a mis un terme à juste titre à la saison sportive 2019-2020, les parties prenantes lui demandent avec toute la déférence possible :
- De ne ménager aucun effort pour sortir les championnats d’élite d’un arrêt dommageable qui s’éternise quand à côté de nous, des solutions ont déjà été trouvées ;
- D’avoir une pensée pour ces jeunes pour qui le football est l’unique horizon et dont apparaissent les premiers signes de découragement qui risquent de les pousser vers un abandon pur et simple de leur rêve de vivre du football ;
- De jeter un regard sur la situation chaotique actuelle de notre football et les conséquences sur le quotidien de la chaine des acteurs que sont les clubs, les entraineurs, les footballeurs, les officiels de matches, les communicateurs, le public, etc.
Toutes ces préoccupations nous conduisent à solliciter de manière solennelle une rencontre entre la FEGAFOOT et les parties prenantes, afin de lui soumettre un ensemble de propositions axées sur :
- L’accompagnement multiforme et en urgence des acteurs majeurs du Football qui vivent à l’heure actuelle dans la précarité ;
- Le projet d’organisation de la Réforme de l’écosystème de notre Football ;
- Le chronogramme du démarrage du National Foot 1 et 2.
Nous vous remercions
Fait à Libreville, le 18 mars 2021